Le diable
 

Auteur : Marina Missier
 
 
 
Le diable tel que nous le connaissons est une invention du moyen-age. Avant cela il n'avait pas été élevé au rang d'" être " malfaisant, c'était tout simplement le nom d'un serpent, comme Satan était le nom d'un dragon dans la bible.
 
Pourtant depuis le moyen-age dès qu'on nous dit le mot " diable " notre esprit se le représente automatiquement sous une forme plus ou moins humanoïde et la plupart d'entre nous ne peuvent y songer sans frayeur. Comme beaucoup de gens, même les pratiquants, n'ont jamais vraiment lu la bible et se sont contentés des cours de catéchisme. Ils se sont contentés de cette version du " Diable " sans jamais savoir ce que la bible disait précisément à se sujet.
 
Or dans la bible, à aucun endroit on trouve une référence à un être… La seule chose que dit la bible est qu'il y avait un serpent et qu'il s'appelait Diable. Le serpent, bien avant que la bible en fasse le tentateur d'Eve, de Jésus et d'autres a toujours été un animal peu sympathique, on le disait rusé car il s'approchait sans bruit et mordait sans prévenir…
 
Imaginons maintenant, qu'il y a quelques siècles bien avant l'écriture de la bible, il y ait eu un " Freud " qui voulait expliquer à ses contemporains et aux hommes des siècles futurs ce qu'était le " Ca ". Pour l'époque, reconnaissons que de telles explications sur la psyché humaine auraient été pour le moins ardues pour les contemporains de ce " Freud " de l'Antiquité.
 
D'après la psychanalyse le " Ça " désigne une source intérieure qui échappe à notre volonté et qui exerce une pression sur nous. C'est le siège de toutes nos pulsions, c'est la source d'où s'écoule la libido qui est un flux d'énergie psychique. Il n'y a pas de notion de bien ou de mal dans le "Ca" il n'y a que des pulsions, pulsions qui passent ou non ensuite le " filtre " qu'est le " Surmoi " et qui vont faire qu'on aille au bout de ses pulsions ou non.

Imaginons maintenant que notre Freud de l'antiquité se soit servi de ce malheureux serpent pour tenter d'expliquer à ses congénères ce qu'était le "Ca". Qu'ensuite, comme le dit si bien la bible " nommer c'est créer ", il ait donné à ce serpent qui était une représentation du "Ca" le doux nom de Cunégonde. Aujourd'hui, il est plus que probable que nous dirions " Cunégonde " lorsque nous parlons de ce que l'église a fait du Diable…
 
En relisant les passages de la bible où il est fait mention du serpent ou du diable, à la lumière de ce que je viens d'aborder vous constaterez par vous-même que ce que je viens de dire est plus que cohérent. Et que le serpent nommé Diable n'est que la représentation de toutes les pulsions de l'être humain. Pulsions que l'être humain passe son temps à tenter de combattre si elles sont négatives et c'est le propre de l'homme de combattre ses pulsions.
 
Qu'Adam et Eve gouttent au fruit défendu est dans l'ordre des choses de la nature humaine car les interdits que nous ne comprenons pas nous séduisent forcément… Que Jésus se soit isolé 40 jours dans le désert et que maintes fois il a du combattre le serpent est aussi dans l'ordre des choses. C'est le propre de la nature humaine d'avoir des pulsions et la raison de l'isolement est que c'est une nécessité pour une introspection rigoureuse.
 
Ce n'est qu'avec une introspection rigoureuse que l'être humain peut combattre certaines de ses pulsions afin de pouvoir avancer ensuite d'un pas ferme sans qu'une pulsion puisse interférer dans son évolution. Tant que nous n'avons pas combattu nos serpents intérieurs ceux-ci auront forcément une influence sur notre vie et par voie de conséquences sur la vie des gens qui nous entourent.