Histoire et origine du Grâal
 

Auteur : Emmanuel de Careil
 
 
 
L'origine du nom
 
On va retrouver ce mot, dans l'ancien occitan avec "gradal", devenu  "grazal" en provençal et qui trouve son origine dans la langue celtique pour désigner un chaudron à potion magique, une source de jouvence, une fontaine de santé ou encore un vase inépuisable. Bref, un récipient à miracle !
 
Pour les Celtes, le Graal est le symbole de la puissance, de la connaissance et de l'immortalité.

Le rituel concernant le Graal relève des antiques cérémonies d'intronisation royale, qui mettaient en valeur le concept d'une royauté idéale et universelle représentant sur terre l'être divin.
 
L'histoire
 
C'est à la fin du XII° siècle que ce nom va apparaître au grand jour comme nom commun dans "Perceval, le conte del Grâal" de Chrétien de Troyes, pour désigner un vase. Il deviendra par la suite une coupe, puis un calice pour les cisterciens, une pierre pour Wolfram von Eschenbach dans "Parzival"ou encore un plateau portant une tête coupée dans une version galloise.
 
On donnera plusieurs interprétations différentes au fil du temps jusqu'à faire le rapprochement avec un évangile de Nicodème (orthodoxe) qui en fait une coupe en émeraude dans laquelle "Joseph d'Arimathie" a recueilli le sang du Christ après que ce dernier ait été transpercé par la lance du centurion.

Ce sont les chrétiens par la suite qui vont lui donner une signification tout autre, en le nommant "Saint Grâal" suivant la légende de Joseph d'Arimathie.
 
Or, dans les textes du moyen âge on peut retrouver la dénomination "sangréal" dont la traduction est tout simplement "sang royal".

Toute fois, cette appellation pourrait désigner une lignée prédestinée à la garde du "Grâal" et de ses secrets, un peu comme l'aurait pu être les fameux Templiers ainsi que les Cathares.

En Occitanie, selon une légende issue des Cathares, Adam aurait réalisé une coupe en bois qui aurait été transmise de père en fils jusqu'à Noé, pour arriver enfin à Jésus qui l'aurait utilisé lors de la Cène.

Bien que rien ne puisse confirmer la légende du Grâal avec les Cathares, le livre d'Otto Rahn "croisade contre le Grâal", définit le château de Monségur comme étant le château du Grâal.
Dans cette même région, on va retrouver aussi une énigme liée sans doute au Grâal, dans le village de Rennes le château, dans le sud de l'Aude.

Dans ce village d'origine wisigoth, puis templier et enfin cathare, de cette région du sud de la France où l'on sait que des tributs celtes y ont résidé, un curé aurait trouvé un trésor caché aux alentours.

Or curieusement, Marie Magdeleine y serait venue, vraisemblablement pour y dissimuler quelque chose d'importance pour le christianisme.
 
D'après les légendes que l'on connaît, Marie Magdeleine aurait traversé la Méditerranée et aurait accosté aux saintes Marie de la mer devenue le lieu de pèlerinage des gens du voyage.
Mais la sainte qui est célébrée par ces derniers dans cette bourgade méditerranéenne, est en réalité Sarah et non Marie Magdeleine.
 
Sarah serait selon toute vraisemblance la fille de Marie Magdeleine, et si après la mort du Christ, la mère et la fille sont venues en France c'est qu'il y a une raison.

On pense, d'après les indices laissés par l'abbé Saunière, que celles-ci seraient venues à Rennes le Château et y auraient sans doute caché des reliques ayant appartenues au Christ, et dont pourrait faire partie le Saint Grâal.
Si c'est vraiment le cas, cela expliquerait que les Wisigoths, les Templiers puis les Cathares y aient déposé leurs trésors, d'où l'abondance d'argent du curé de ce village.
Personne n'a à ce jour retrouvé le Grâal, ni dans l'église, ni dans les environs, mais certains indices laisseraient penser qu'il y serait, comme c'est le cas de l'énigme des statues.
 
En effet on y trouve alignés les personnages suivants :
 Sainte
Germaine,
   Saint
Roch,
   Saint
Antoine de Padoue,
   Saint
Antoine (l'autre)
   Saint
Luc.
 Si l'on prend les initiales des noms, on obtient curieusement le mot GRAAL.
 
Les premiers écrits sur le Grâal remontent aux années comprises entre 1190 et 1240, qui coïncident tout à fait avec la montée en puissance des chevaliers du Temple dans toute l'Europe.

Toujours d'après les légendes, le Grâal qui est le calice dans lequel Marie-Magdeleine aurait recueilli le sang du Christ, devait être transmis par filiation.

Sarah qui était sa fille, mais aussi celle de Jésus comme l'expliquent Michaël Baigent, Henry Lincoln et Richard Leicht dans "l'énigme sacrée" (Rennes le Château), théorie reprise ultérieurement dans le "da Vinci code", se serait mariée avec un membre d'une tribut franque, donnant ainsi naissance à la dynastie mérovingienne dont les rois, par voie de conséquence, furent les descendants directs du Christ et cette lignée serait sensée se prolonger jusqu'à nos jours.
 
C'est surtout avec les Cathares que le Grâal sera connu en France, ainsi que les histoires plus ou moins occultes qui s'y rapportent.
 
Leurs origines religieuses étaient assez complexes, puisqu'elles étaient un savant mélange de gnoses égyptiennes et de croyances nordiques, mais ce qui est certain c'est que les Cathares dérangeaient l'ordre établi à tel point qu'ils furent éliminés par le feu au château de Montségur.
L'histoire du Grâal s'évanouira jusqu'au jour où un dénommé Gandal redécouvrira la légende.

Il prétendait savoir où était caché le Grâal ainsi que le trésor des Cathares, que ceux-ci auraient fait emporter la veille de leur exécution, pour être mis en lieu sûr, dans une grotte connue d'eux seuls.
C'est sans doute dans cette cachette que l'abbé Saunière avait trouvé son trésor.
 
Après en avoir rédigé un livre, un jeune allemand, Otto Rhan, passionné par l'histoire des Cathares et d'un peuple Européen de race supérieure va convaincre Adolf Hitler de recréer un lieu semblable au descriptif et à la symbolique de celui où se trouve le Grâal.
Le château du Weselbuch deviendra la "table ronde" des "chevaliers" SS.
 
Otto Rhan avait étudié les croisades contre les Albigeois ainsi que les traditions cathares de Monségur, et en avait fait certains rapprochements pour y trouver une origine asiatique.
Une expédition allemande fût dépêchée en 1943 pour rechercher le Grâal à l'endroit où il semblait être, et plusieurs versions de cette épopée sont nées, mais aucune certitude quand à l'extraction du trésor ne fût avancée.
Une autre découverte viendra confirmer la présence possible du Grâal dans cette région de France.
 
A Montréal de Sos (dans l'arriège), on a retrouvé dans une grotte, une fresque du XIII° siècle, représentant le Grâal entouré par des crois latines, une épée et un soleil rayonnant.
Un spécialiste du nom de Rocher, attribue cette fresque aux Templiers qui tenaient un poste sur la route de saint Jacques de Compostelle.

Les templiers étaient bel et bien détenteurs d'une tradition dualiste et gnostique que l'on rejoint dans les évangiles apocryphes dont celui de Nicodème et de Thomas (disciple de Jésus).
 
C'est dans un évangile de Nicodème comme l'explique Michel Angebert que l'on va retrouver l'origine du Grâal pour les chrétiens, avec l'explication selon laquelle, Joseph d'Arimathie recueillit le sang du Christ dans une coupe d'émeraude. Celle-ci aurait était taillée dans une pierre tombée du ciel. Elle proviendrait du front de Lucifer, que l'archange Saint Michel aurait détaché d'un coup de lance.
 
Moïse aurait été en possession de cette pierre miraculeuse, puis Salomon l'aurait eu à son tour dans son temple à Jérusalem et ainsi de suite jusqu'à Joseph d'Arimathie, confirmant ainsi la succession de cette pierre par filiation.
Le Saint Grâal et les tables de la loi, seraient ils une seule et même énigme ?
 
Les "évangiles" et les "actes"de Thomas, disciple de Jésus, qui sont à l'origine même du catharisme, sont d'une importance primordiale et d'un intérêt exceptionnel, comme le fait remarquer l'historien Jean Doresse : " Le mystère de l'authenticité possible de certaines des paroles que l'Evangile selon Thomas prête au Sauveur, fait que cet écrit mérite, plus qu'aucun autre texte jusqu'à maintenant connu, d'être confronté avec les évangiles canoniques. Il est d'autre part notable qu'il fut, pour les hérétiques, pour les Manichéens en particulier, l' " évangile " par excellence. "
 
En effet, Thomas était appelé aussi "l'apôtre des Indes" à juste titre, puisque celui-ci se serait rendu là-bas, après en avoir reçu la mission par Jésus en personne, qui l'avait instruit secrètement dans ce but.
 
C'est Abdias, évêque de Babylone qui a expliqué la mission de Thomas dans son "histoire apostolique".
Thomas serait allé jusqu'à l'île de Taprobane (Ceylan actuel), où les indigènes prétendent que ce lieu était le paradis terrestre que Brahmâ donna au premier homme "Adima" et à sa femme "Héva".

C'est au beau milieu de cette île que Thomas découvrira un temple dont la légende prétend qu'il fût construit par les anges, après qu'Adima eut posé la première pierre. C'était le temple du Grâal.
 
Or ce temple était le reflet d'un sanctuaire céleste, contenant 12 tables de bronze gravées d'une écriture très fine, contenant la Science des Sciences, et résumant le passé, le présent et l'avenir de l'homme depuis sa création jusqu'à la fin des temps.
On peut voir là une très grande similitude avec la Science de Thôt des égyptiens.
 
Mais ce qui y est aussi expliqué, c'est l'origine de l'homme; Adima et Héva venaient d'ailleurs, d'un autre monde, et étaient venus sur terre en ces temps reculés.
 
D'après les récits Cathares, ces tables seraient passé dans les mains d'Arthabase, descendant des rois d'Arménie, qui les aurait traduites sur parchemin.

En suite, elles seraient allées successivement en Assyrie, à Jérusalem, à Rome puis en Espagne wisigothique, où ces Tables de Bronze furent déposées dans une crypte creusée dans le rocher de Montségur, temple solaire des Cathares d'Occitanie.

Le Catharisme détenait bien certaines clés de la connaissance grâalique, raison pour laquelle il se réclamait de l'apôtre Thomas, de ses évangiles mais aussi de son "Apocalypse".
 
Nous faudra-t-il donc attendre maintenant l'ouverture du "septième sceau", comme le dit Saint Jean dans son Apocalypse, afin de connaître la vérité sur l'existence réelle du Grâal, cet objet énigmatique venu "d'ailleurs" et apporté sur terre par des "anges" afin d'éclairer l'humanité sur son existence et l'initier aux secrets de leur "Connaissance" ?