Le trésor des Cathares
 
 
 
Auteur : Emmanuel de Careil
 
 
 
L'histoire d'un mythe
 
Le fameux trésor des Cathares a de tous temps été une source d'inspiration pour les romanciers spécialisés dans les énigmes historiques. Il a, par ailleurs, très largement contribué aux légendes diverses qui se sont créées au fil du temps.
 
On a souvent affirmé qu'à la veille de l'attaque du château de Montségur, quelques chevaliers seraient partis avec le Graal, des parchemins et bien d'autres objets précieux, pour aller les mettre en lieu sûr. Certains historiens ont avancé l'idée qu'ils seraient allés en Italie rejoindre un fief cathare. D'autres ont prétendu qu'ils se seraient rendus dans une place forte des environs occupée vraisemblablement par les Templiers. De sorte qu'aujourd'hui encore, personne ne sait si ce trésor cathare n'est qu'un mythe ou s'il est une réalité. Il en est de même pour la légendaire fortune des Templiers ou encore, plus récemment, pour l'étrange affaire de Rennes le Château où l'abbé Bérenger Saunière aurait découvert en 1885 un fabuleux magot.
 
Au tout début de la deuxième guerre mondiale, les allemands s'étaient intéressés de très près à l'histoire des Cathares, suite à la parution de
Croisade contre le Graal , roman de l'écrivain et historien Otto Rahn.
 
Himmler avait organisé à trois reprises des expéditions afin de retrouver le légendaire Graal que l'auteur du livre situait au Château de Montségur ou dans les environs, mais les investigations n'ont jamais donné de résultats probants.
 
Une fabuleuse découverte
 
Mes recherches sur le sujet permettent de lever un coin du voile. En effet, j'ai découvert que dans le courant de l'année 1943, le hasard a voulu que la Gestapo arrête en Belgique, un résistant du nom d' Alfred Lardinois. Celui-ci, après plusieurs jours de torture, a donné à ses bourreaux une information importante en vue de stopper son supplice et négocier sa remise en liberté.
    
L'homme, qui en réalité était un agent des services de renseignements, avait été en poste près de Montpellier au tout début de la guerre et avait pris connaissance de l'histoire de Rennes le Château pour laquelle il s'était passionné. Etant un féru de ce type d'énigme, il en était arrivé à remonter l'histoire de cette partie de la France, pour aboutir inévitablement sur les légendes des Cathares et celles des Templiers.
 
C'est en analysant les différentes phases des attaques subies par le château de Montségur, qu'Alfred Lardinois a fait une déduction très logique concernant l'éventuel déplacement du trésor des Cathares vers un autre lieu plus secret et plus sûr. C'est ainsi que ce dernier a découvert dans une cavité rocheuse des environs, une malle contenant des objets en or, des pièces de monnaie et des pierres précieuses, mais surtout une émeraude grosse comme un poing et un très beau calice serti de pierres, assez ressemblant à celui peint dans une grotte ariégeoise et qui avait laissé planer un doute quant à l'existence du Graal dans la région.
 
Mais, parmi tous ces bijoux figuraient aussi des bracelets et colliers dont la forme et la conception ressemblaient étrangement à ceux portés par les Wisigoths.
 
Ce précieux coffre ayant été emporté par les allemands pour intégrer le château du Wewelsburg, temple de la "Schutz-Staffel", les déductions que l'on peut faire ne restent que des hypothèses, mais il me semble, que si les descriptions sont exactes, le trésor des Cathares pourrait bien provenir des Wisigoths dont le coffre d'Alfred Lardinois ne serait qu'une infime partie.
 
Or, comme ces derniers ont pillé la ville de Rome en l'an 410 de notre ère, et qu'auparavant les romains avaient mis à sac le temple de Salomon à Jérusalem, la fortune doit être considérable et représenter vraisemblablement plusieurs dizaines de tonnes d'or, de pierres et de bijoux de toutes sortes.
 
Il n'est pas impossible que le trésor des Cathares, des Templiers et enfin de Rennes le château, soit en réalité celui des Wisigoths qui, aujourd'hui encore, doit se trouver caché quelque part dans une faille géologique de la région.
 
 
La face cachée de l'histoire
 
Pour ce que l'on sait aujourd'hui, le coffre d'Alfred Lardinois a bien été embarqué en Allemagne pour être entreposé dans le château du Wewelsburg en Westphalie. A la fin de la guerre alors que l'Allemagne se savait vaincue, la malle et son contenu ont été transportés par les SS en Autriche pour être mis à l'abri afin d'y être conservé intact, sans doute dans le but secret de s'en resservir un jour.
 
Il existe différentes suppositions à ce sujet dont celle assez vraisemblable, d'une cachette aménagée à cet effet dans un glacier du Salsburgerland (province de Salzburg) ou du Tirol (Tyrol).
Si l'on retient cette hypothèse et que l'on connaît tant soit peut l'Autriche, on peut se rendre compte que le point culminant de la région de Salzburg est le Franz-Josef Höhe, visible par beau temps du "nid d'aigle" d'Hitler à Berstsgaden.
 
Il n'est pas impossible que ce lieu ait été choisi en raison de son altitude dominante et de son nom évocateur et prestigieux.
Ceci ne reste qu'une supposition mais toujours est-il que cette histoire occulte, replonge cette fois le trésor des Cathares parmi les légendes et les mythes du XX° siècle.